Pour Alice

"Orpheline de mère depuis mes 12 ans et de père une dizaine d'années plus tard, l'environnement a voulu m'imposer un avenir douteux et incertain à cause de ma condition qui entravait déjà mes rêves de petite fille. 

Toute ma jeunesse durant,  je ne parlais jamais de ma mère. Non seulement je n’avais pas tellement à dire (je n’ai pas eu la grâce de la connaître plus), mais les souvenirs de l’annonce de sa mort étaient si  violents que je me refusais de les repasser dans ma tête.
 

C’était un mercredi 20 janvier, Il était 13:00, nous étions revenus des  classe mes frères et moi et assis à la véranda, nous prenions notre  déjeuner quand la voisine a lancé ces mots en criant et ce depuis la  barrière « votre mère vient de mourir … ».
Nous étions seuls à la maison, ma grande sœur et mon père étaient à  l’hôpital. Nous étions tous tétanisés, moi encore plus, je ne savais pas  trop comment gérer mes petits frères, eux qui essayaient encore de  comprendre ce que la voisine venait de dire.
Je ne pouvais donc pas pleurer, je devais rester forte, non pas pour  moi, mes pour mes frères. Et c’est ainsi que je suis restée sans couler  une seule larme jusqu’au soir de la veillée où j’ai fait une crise de  panique. Je n’avais plus de ressources, j’avais trop demandé à mon  corps, mon âme et mon esprit.
 

Aujourd’hui, j’ai décidé de rouvrir cette porte pour libérer ce sombre  souvenir et le partager avec vous. Parce que, c’est là où tout a  commencé, c’est l’origine de mon engagement, être forte pour protéger  les autres.
 

Aujourd’hui encore je dois être forte, plus pour mes petits frères, mais  pour tous les autres enfants qui sont faibles. C’est mon engagement  absolu. C’est mon leitmotiv, être forte pour protéger ceux qui sont  vulnérables.

Je me suis donc forgée un mental d'acier et, avec persévérance et beaucoup de courage, j'ai pu affronter la vie. Ma vie a été un vrai parcours de résilience. 

Le rêve que je caressais depuis mon jeune âge, était de pouvoir aider plus tard, les autres enfants, les orphelins, les démunis, les enfants vulnérables, à espérer à un avenir meilleur, un avenir autre que celui imposé par leurs conditions de vie.  

Aujourd'hui je rêve encore, oui je rêve de bâtir un meilleur monde pour ces nécessiteux, un monde où leur épanouissement physique, mental, émotionnel serait pris en considération, un monde où le cadre de vie serait sain, digne et de qualité.

C’est pour ces raisons que je m’engage avec toutes ces âmes de bonne volonté qui ont accepté de me rejoindre dans ce combat, à protéger  l'avenir de ces enfants vulnérables.”


Rose Ebene,
Présidente fondatrice